jeudi 7 mai 2009

A Besançon, les cantines scolaires conserveront leur saveur républicaine


Les cantines scolaires resteront laïques. Réunis en commission, les élus, bien embarrassés par les demandes confessionnelles de certaines familles, ont tranché de façon unitaire. Ils ont choisi de ne pas répondre à la demande de plats spécifiques ou de substitution lorsqu’il y aura du porc au menu. Les enfants musulmans pourront toutefois prendre plus de légumes ou de crudités le cas échéant. Ainsi, les restaurants scolaires conserveront toute leur saveur républicaine.

Quel régime pour les cantines ? L’Hebdo avait déjà mis les pieds dans le plat en janvier dernier à propos des difficultés liées au service de la viande de porc dans les restaurants scolaires. Et à l’interprétation quelque peu rigide du fameux règlement intérieur qui prévoit notamment une éducation en matière de goût et d’hygiène alimentaire. Certaines communautés dénoncent aussi un point de l’Article 7 : apprendre à l’enfant à connaître les aliments et, dans la mesure du possible, goûter à tous ceux qui lui sont présentés.

Depuis quelques mois maintenant, et en réponse à un vrai problème de société soulevé en conseil municipal par Michel Omoury (élu de l’opposition), l’adjointe déléguée à la Petite Enfance, à l’Education et à la famille, en la personne de Françoise Fellmann a ménagé la chèvre et le chou. Dans une note interne, elle demandait alors la plus grande tolérance au personnel : ‘‘Pour les enfants qui déclarent ne pas manger de viande ou pour lesquels la famille ou le directeur de l’école vous a informé expressément qu’ils n’en mangeaient pas, je vous demande de ne pas la servir dans l’assiette.’’ Une mesure qui, selon elle, répondait au seul intérêt des enfants accueillis dans les écoles de la République. Attention, dossier piégé.

Eviter les dérives

Aux élus donc d’en porter la responsabilité. Et de se pencher sur ces questions sensibles de négociation ou non de la laïcité à la cantine scolaire face aux exigences religieuses : faut-il adapter les menus en fonction des confessions des enfants inscrits, ou, au contraire, faut-il défendre mordicus le caractère laïc de ce service public associé à l’école de la République ?

Comme d’autres villes en France, Besançon est concernée par la question avec plus de 4 000 repas servis chaque jour dans ses cantines. Dans le cadre de la nouvelle cuisine centrale qui devrait être opérationnelle et expérimentée dès le 1er juillet, le chiffre s’élèvera même à 5 000 repas par jour. Une situation compliquée qui ne manque pas d’embarrasser les élus dans la mesure où elle touche à l’éthique, plus encore qu’à la diététique.

A l’appel d’une minorité de familles et par une lettre adressée au maire, le 23 mars, signée Khalid Jarmouni, président du Centre Culturel Islamique de Franche-Comté (CCIFC) et responsable de la commission Hallal du Conseil Régional du Culte Musulman pour le Grand Besançon, la Ville de Besançon a été appelée à trancher. Lors d’une réunion, le 8 avril, entre les responsables politiques de tous bords, il a été décidé qu’un nouveau règlement intérieur serait écrit. Lequel réaffirmera le principe de la laïcité. Avec cependant une vigilance accrue portant sur les interprétations abusives dudit règlement. L’intérêt est d’éviter les dérives ou de susciter l’incompréhension et l’indignation au sein de la communauté musulmane comme indiqué dans le courrier du CCIFC.

Le halal à la cantine n’est pas une fatalité : Besançon donne l’exemple

Dès lors, aucun autre aliment que ceux de l’alimentation scolaire ne sera autorisé, sauf pour les élèves dont l’état de santé nécessite un régime particulier. Et cela sur présentation d’un certificat médical. Il n’y aura pas non plus de plats différenciés, ni plusieurs menus, ni plats de substitution. De toute façon, la future cuisine centrale et les 67 restaurants scolaires actuels ne le permettent pas. La cuisine selon le principe de la liaison chaude invalide de facto cette requête, puisque tous les repas équilibrés sont faits le matin et doivent impérativement être consommés le jour même. Impossible alors de les conserver. Seul un supplément de légumes, de crudités ou d’œufs sera autorisé. ‘‘On ne propose du porc qu’une fois par mois et les menus sont connus des parents à chaque début de mois’’, rappelait la directrice du service Education. Pas de quoi, en effet, faire monter la fièvre.

On l’aura compris, les cantines conserveront leur saveur républicaine. ‘‘Face à ce problème de société, majorité et opposition se sont unies pour défendre la laïcité’’, a indiqué Michel Omoury, réfutant l’idée d’être perçu comme l’élu de la diversité. ‘‘Certes, je fais facilement passer le message sur le terrain mais je me bats avant tout pour la défense des valeurs républicaines dans le respect du culte. D’autre part, si on remplace un aliment par un autre, on adapte la religion sur le fonctionnement des cantines et ce n’est pas bon. Je pense qu’il s’agit davantage d’un problème d’information et de communication.’’ Il est donc utile de modifier clairement ce règlement et notamment le passage de l’Article 10 : ‘(…) les enfants sont tenus de consommer les aliments qui composent ces menus. Histoire que chacun se sente bien dans son assiette.

Les femmes musulmanes victimes ?

Interrogé sur la réaction des familles musulmanes, Khalid Jarmouni a eu la réponse suivante : ‘‘Je fais l’interface entre la communauté musulmane et les pouvoirs publics. J’alerte aujourd’hui les responsables politiques. Les femmes musulmanes connaissent une émancipation. Beaucoup de mères viennent alors me voir, en me disant qu’elles aimeraient, elles aussi, travailler mais qu’elles ne peuvent pas. Tout simplement parce qu’elles entretiennent leur conviction religieuse et qu’elles ne veulent pas laisser leurs enfants à la cantine. Elles ont peur tout simplement qu’ils mangent des aliments qui ne correspondent pas à leur conviction religieuse. D’autre part, elles craignent que leurs enfants soient stigmatisés s’ils ne mangent pas tel ou tel aliment. Ce sont les effets pervers. Trouver une solution permettrait ainsi de faciliter l’intégration de ces personnes. C’est ce que j’appellerais vivre sa religion de manière harmonieuse dans la société français.’’

(Source = L'Hebdo Besançon )

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