Le Quai d'Orsay a confirmé mercredi que le détenu de Guantanamo que la France allait accueillir était bien l'Algérien Lakhdar Boumediene."Nos critères pour cet accueil sont connus : une décision au cas par cas en réponse à la demande d'une personne qui pense ne pas être en mesure ou qui ne souhaite pas retourner dans son pays d'origine, une évaluation judiciaire et de sécurité, et l'existence, sous une forme ou sous une autre, d'un lien avec la France", a précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, Éric Chevallier. Il a, en revanche, refusé d'évoquer les modalités de l'accueil de cet Algérien, invoquant une "nécessaire discrétion à ce stade".
Celui-ci a passé sept années sur la base de Guantanamo avant d'être totalement disculpé par la justice américaine. Le départ de ce père de famille âgé de 42 ans - en grève de la faim depuis décembre 2006 - pourrait intervenir "dans les dix prochains jours", selon une source proche du dossier. Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a par ailleurs précisé que la femme et les deux filles âgées de 9 et 13 ans de Lakhdar Boumediene, actuellement en Algérie, étaient également attendues dans l'Hexagone. Des négociations seraient en cours avec Alger pour leur permettre de faire le voyage.
Les Chinois ouïghours en Allemagne ?
La France est ainsi le premier pays de l'Union européenne à accueillir un détenu libre de Guantanamo, qui ne soit ni un résident ni un citoyen français, sur la foi de la promesse du président américain Barack Obama de fermer la prison et d'en finir avec les techniques d'interrogatoires et de détention controversées utilisées sous l'ère Bush. Nicolas Sarkozy a officiellement annoncé le 3 avril que Paris acceptait de recevoir un ancien de la base américaine établie sur l'île de Cuba.
Les États-Unis comptent sur les pays de l'UE pour accueillir une trentaine de détenus de Guantanamo déclarés libérables par la justice fédérale ou par le Pentagone, mais qui ne peuvent être renvoyés dans leur pays de peur qu'ils n'y subissent des persécutions. Ils ont officiellement demandé à l'Allemagne d'accueillir certains des 17 Chinois ouïghours prisonniers, a affirmé mardi un responsable américain sous couvert d'anonymat. L'administration Obama envisage également d'accueillir certains membres de cette minorité turcophone et musulmane sur le sol américain.
(Source = Le Point )
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