La crise économique semble lui redonner quelques couleurs. «Après les revers de la présidentielle et des législatives de 2007, le FN n’est pas mort. Malgré tout ce qui avait été prédit», se félicite un cadre du parti dont le siège a été délocalisé à Nanterre (Hauts-de-Seine) pour cause de difficultés financières. Dépouillé de plus d’un million d’électeurs au premier tour de la présidentielle par son challenger de droite, habile à lui disputer le terrain sur la question de la sécurité, le président du FN a rechangé son fusil d’épaule. Après avoir eu quelques phrases bienveillantes à l’égard du locataire de l’Élysée pour y être reçu et consulté, notamment avant le Conseil européen de juin 2007 quand il avait salué le geste démocratique du chef de l’Etat, Jean-Marie Le Pen rendosse ses défroques d’homme de la vraie droite. Un tournant électoraliste amorcé lors de la dernière fête de Jeanne d’Arc, le 1er mai.
Le chef de l’Etat se trouve aujourd’hui accusé de «mener une politique de gauche, mondialiste et xénophile». Et par conséquent de lutter mollement contre l’immigration clandestine. A l’entendre, Nicolas Sarkozy, ancien ministre de l’Intérieur requalifié au passage «de meilleur ami de Besancenot, ce trotskiste mécanicien de la révolution», n’aurait fait que feindre le serrage de vis migratoire. Face au leader du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qu’il accuse ouvertement de servir les intérêts du chef de l’Etat, Jean-Marie Le Pen tente de se repositionner dans le camp protestataire. Et, pour doubler Sarkozy sur sa droite, il réclame une réforme du code de la nationalité basée uniquement sur le droit du sang. Un Scud à destination des deux ministres de l’Immigration et de l’Identité nationale, Eric Besson et Brice Hortefeux. Un rallié venu du PS et un fidèle de Sarkozy qui permettent à Le Pen de mettre droite et gauche dos à dos pour jouer de nouveau les trublions. Car rien de plus efficace que de marteler l’insuffisance des autres pour se remettre en selle.
(Source = Libération )
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