Les incidents se multiplient dans des communes moins connues que celles de la banlieue parisienne comme à Firminy ou à Louviers.Incendies de voitures et de poubelles, harcèlement contre la police, échauffourées et amorces d'émeutes : les symptômes de la violence urbaine étreignant les cités sensibles d'Ile-de-France ne sont-ils pas en train de gangrener la province. Jusque-là réputées pour leur relative tranquillité, certaines agglomérations se retrouvent depuis quelques années plus régulièrement sous le feu des médias.
Ainsi, la semaine dernière, la commune Firminy dans la banlieue de Saint-Étienne a été le théâtre de violences après la mort par pendaison d'un racketteur présumé dans une cellule de garde à vue. Trois nuits de violences, où se sont mêlés actes de vandalisme et accrochages avec la police, se sont enchaînées avant le retour au calme.
À Louviers, dans l'Eure, 80 gendarmes ont été mobilisés pour faire face à une série de dégradations volontaires, commises dans la nuit de samedi à dimanche. La mort d'un jeune homme circulant à minimoto et ayant perdu l'équilibre à un barrage routier de la gendarmerie à Saint-Pierre-du-Vauvray était à l'origine de ces heurts.
Dans la Marne, la gendarmerie a relevé dans la seule commune de Vitry-le-François plus d'une centaine de véhicules dégradés en un an. Une flambée inédite et liée au meurtre d'un jeune homme, en juin 2008, sur fond de trafic de drogue. «On voit apparaître la notion d'organisation des groupes qui opèrent. Très rapidement, ils sont en possession de battes de base-ball, sont cagoulés (…) et très rapidement en possession de jerrycans d'essence», avait-on alors expliqué au parquet de Châlons-en-Champagne. Des méthodes de guérilla rodées depuis des années en Seine-Saint-Denis, les Yvelines ou l'Essonne.
Mais il ne faut pas oublier que les banlieues de province avaient déjà fait parler d'elles en 2005. «Dans la deuxième phase des émeutes de 2005, à Louviers, jusqu'à sept voitures par jour étaient brûlées. À Firminy, des bus étaient visés par des jets de bouteilles incendiaires. À l'époque, plusieurs centaines de communes ont été simultanément touchées», rappelle le sociologue Sebastian Roché, qui constate une diffusion géographique de ces violences. «De plus en plus de communes sont concernées. Les émeutes se banalisent. Elles ne sont d'ailleurs plus seulement liées à des interventions policières mais aussi à des dates de fête comme le 31 décembre», note-t-il.
Transfert de populations
Dans les petites villes et les zones rurbaines, où la ville prend le dessus sur la campagne, les actes de délinquance semblent également proliférer. C'est en tout cas le constat de Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France. «Les faits de délinquance sont cependant sans grande gravité - tags sur des édifices publics et actes d'incivilité», tempère-t-il.
Cet observateur impute ce phénomène aux transferts de populations des zones urbaines vers les territoires ruraux. Ces dernières répercuteraient leurs anciennes habitudes dans ce décor jusque-là épargné. Et ce dans un contexte peu adapté, sans structures d'encadrement pour les nouveaux arrivants. «Au fond, il y a des points communs entre les zones urbaines sensibles et les territoires ruraux isolés : accès restreint aux services de santé, difficulté du maintien des services publics…», note Vanik Berberian.
(Source= Le Figaro )
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