Le port du voile intégral est "le fruit d'un enfermement communautariste et l'étendard d'un mouvement intégriste, le salafisme", résume la mission d'information parlementaire dans son rapport, où elle parle de "véritable défi pour les sociétés démocratiques".
Le voile intégral marque un repli communautariste, "un besoin de se réfugier dans l'absolu", alors que la situation sociale et matérielle est difficile. "Il ne faut pas sous-estimer l'importance de la précarité sociale et du sentiment de relégation dans les quartiers ghettos pour comprendre le phénomène du voile intégral", a dit l'islamologue Mahmoud Doua aux membres de la mission.
L'historien Benjamin Stora leur a parlé du "sentiment d'appartenance identitaire" des porteuses de voile dans une société où elles ne se sentent pas acceptées.
Plusieurs islamologues ont indiqué que le voile intégral "ne se réduit pas à une simple tenue vestimentaire (...) il signe le caractère militant et prosélyte d'un mouvement missionnaire" qui veut "des droits et des devoirs spécifiques". Et la mission rapporte à ce propos des exemples d'enfants qui sèchent les cours de gym, de cantines où on ne sert plus de porc, de services médicaux où les femmes ne veulent être soignées que par des femmes, etc...
Les sociologues et islamologues entendus par la mission ont aussi expliqué que le salafisme se répand grâce à des imams particulièrement charismatiques (souvent formés en Arabie saoudite), par les chaînes satellitaires émettant du Proche-Orient et par internet. Ils ont également évoqué l'influence du "conseil européen de la fatwa et de la recherche" qui encouragerait une stratégie du "grignotage", visant à obtenir des droits spécifiques pour les musulmans et dont la libéralisation du voile intégral serait l'exemple.
C'est en ce sens que la mission qualifie le voile intégral de "défi" aux sociétés démocratiques, et qu'elle n'accepte pas l'idée d'"accommodements raisonnables" avec certaines communautés.
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