Dépêchés sur place, les gendarmes de la brigade de Saint-Tropez puis de la compagnie de Gassin sont démunis. Ils surveillent le passage en force et notent scrupuleusement les plaques d'immatriculation de toutes les voitures, tous les petits utilitaires, toutes les remorques. De très nombreux départements français et même le Luxembourg sont représentés.
Plus d'une centaine de familles
Au fur et à mesure des opérations qui se déroulent dans le calme, le terrain se remplit. Lentement mais sûrement. Bien sûr, cela occasionne des embouteillages dans ce noeud routier où les bouchons sont quotidiens.
« Nous sommes 80 à 100 familles de l'association La vie du voyage. L'an dernier, on était sur le terrain de polo » explique Franck, le vice-président. À 13 heures, les forces de l'ordre comptent déjà plus de 130 attelages et 168 en fin de journée.
Les occupants se justifient : « On vient passer 15 jours dans le golfe comme tous les ans. Pour certains, ce sont les seules vacances de l'année. On est des commerçants forains, on fait les marchés. On devait aller à La Croix-Valmer sur un terrain privé, mais sa propriétaire a des problèmes familiaux. On s'en ira le dimanche 21 juin. On va indemniser pour le grillage, et voir le propriétaire du terrain. ça se finit toujours par un arrangement à l'amiable ».
Un problème récurrent
Le voisin, M. Gibella, qui exploite un commerce de location de deux roues oscille entre la révolte, la résignation et la compréhension : « Ils ont déplacé mon matériel, l'ont utilisé pour combler le fossé. Ils ont cisaillé la clôture et l'ont arrachée. Ils étaient très décidés à rentrer. Je perds une journée de travail, ce sont des désagréments, je me fais du souci. Ils disent qu'ils vont me dédommager, mais qu'est-ce que j'ai comme recours s'ils ne le font pas ? Il faut aussi se mettre à leur place. Qui est en tort : eux ou les autorités ? Je n'ai rien contre eux, mais leur façon d'agir est contraignante ».
Les autorités, ce sont à la fois les communes et le département. Dans le Var, le schéma d'accueil des gens du voyage n'est toujours pas au point (lire ci-contre). Certaines villes, plus que d'autres, traînent les pieds pour ouvrir les aires d'accueil. « Et si on demande à s'installer quelque part, c'est toujours non » conclut un des itinérants. « Oui, mais si une autre famille est installée sur une parcelle libre où il reste de la place, ils ne veulent pas s'y installer » dit un habitué de la question.
Les particuliers, sur les terrains desquels ils s'incrustent, sont mis devant le fait accompli. Comme à La Garde cette semaine. Le problème est récurrent dans tout le département.
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