Le quotidien américain Washington Post constate, dans un reportage paru dans son édition du mardi 29 avril, la surreprésentation des prisonniers mulsumans dans le système carcéral français, en particulier par rapport à ses voisins européens. Prenant comme exemple la maison d'arrêt de Sédequin, à Lille, et se basant sur des chiffres compilés par des responsables de la communauté musulmane, des sociologues et des chercheurs, l'article estime que "60 % à 70 %" des détenus en France sont musulmans alors qu'ils représentent "à peine 12 % de la population totale du pays". "Sur un continent où la présence des immigrés et de leurs enfants dans les systèmes carcéraux est généralement disproportionnée, les données françaises sont les plus flagrantes", note l'article.En Grande-Bretagne, 11 % des prisonniers seraient musulmans, pour 3 % de la population. Une étude de l'ONG Open Society du milliardaire américain George Soros souligne de son côté qu'aux Pays-Bas, 20 % des détenus sont musulmans alors qu'ils représentent 5,5 % de la population, et, en Belgique, au moins 16 % de la population carcérale pour 2 % de la population totale.
Les chiffres avancés ne sont pas officiels, explique le Washington Post, car l'Etat français ne demande pas à ses citoyens de communiquer leur origine ou leur religion. En revanche, le quotidien affirme qu'il s'agit d'"estimations généralement acceptées" par les démographes et les sociologues.
"PAS DE CORRÉLATION ENTRE ISLAM ET CRIMINALITÉ"
"Beaucoup d'immigrés arrivent en France dans une situation financière difficile, ce qui rend la délinquance plus fréquente. Le plus important est de souligner qu'il n'y a pas de corrélation entre islam et criminalité", précise Jeanne Sautière, qui s'occupe de l'intégration et des groupes religieux dans le système carcéral français, citée par le Washington Post.
Moussa Khedimellah, un sociologue spécialisé dans les questions d'intégration urbaine, voit dans ce pourcentage une conséquence directe "de l'échec de l'intégration des minorités en France". Pour expliquer l'écart qui existe avec d'autre pays européens, le journal souligne la responsabilité des politiques publiques françaises, qui ont "isolé les musulmans dans des banlieues où le chômage est important, les écoles moins bonnes et les logements de qualité médiocre". "Ces dernières années, le gouvernement français ne s'est intéressé à la population carcérale musulmane que d'un point de vue politique", ajoute l'article, en particulier pour empêcher la propagation de l'islamisme dans les prisons.
(source=LeMonde)
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