L'envie de casser. Le mépris du bien commun et de l'intérêt général. Autrement dit, l'imbécillité. Aucune autre hypothèse ne permet d'expliquer les exactions commises en gare de Nice dans la nuit de samedi à dimanche. Sept trains ont été dévastés alors qu'ils se trouvaient à l'arrêt. Inventaire des dégâts : cent soixante-dix vitres brisées, des extincteurs vidés dans les couloirs, des miroirs en miettes, des cloisons défoncées. Deux TGV, deux TER, deux trains couchettes et un ensemble Teoz ont ainsi été démolis en l'espace de deux heures.
Des riverains ont également subi un préjudice considérable. Quatorze voitures ont été littéralement massacrées dans le même laps de temps. Elles étaient en stationnement sur un parking bordant la rue Reine-Jeanne. Certaines seraient hors d'usage.
L'importance des dégradations fait penser à une horde déchaînée. Mais le nombre d'assaillants est encore un mystère. La police a ouvert une enquête, un représentant du procureur de la République s'est rendu sur les lieux.
« Un acte gratuit »
Il était 5 h 15, hier matin, lorsqu'un agent de la SNCF a découvert les dommages. D'abord alerté par la présence de bris de verre sur un quai, il a réalisé que plusieurs trains venaient de faire l'objet d'une coupe en règle. À l'intérieur des convois, un spectacle de désolation : pas une seule paroi qui ait résisté à la violence de l'assaut.
« Il s'agit d'un acte gratuit. Tout s'est probablement passé entre 3 h et 5 h du matin », indiquait hier matin Bernard Margaillan, un cadre d'astreinte. « Selon les premiers éléments dont nous disposons, les individus ont traversé la gare, puis les quais, laissant partout des traces de leur passage. »
Une fois parvenus dans le périmètre du « technicentre », où la SNCF assure la maintenance des trains, les casseurs ont détruit tout ce qu'ils pouvaient. En se servant des marteaux brise-vitre, prévus pour la sécurité des passagers. « Cinq ou six extincteurs ont été vidés dans les couloirs », ajoute un représentant de la SNCF. « Or, le produit qu'ils contiennent rend le sol très glissant. D'où la nécessité de tout récurer. »
Deux heures de retard
Hier matin, les usagers ont subi de plein fouet les conséquences de ce vandalisme à grande échelle. Le TGV Nice-Paris, qui devait partir à 6 h 35, a enregistré un retard de près de deux heures. Un Nice-Marseille et deux TER ont également été reprogrammés.
Le trafic pourrait être perturbé sur deux ou trois lignes régionales, aujourd'hui encore, en raison de l'immobilisation de plusieurs voitures. Les liaisons Nice-Strasbourg-Luxembourg et Nice-Nantes risquent également d'en faire les frais. L'explication d'un porte-parole de la SNCF : « Les équipes sont à pied d'oeuvre pour nettoyer et réparer, mais nous n'avons évidemment pas assez de stock pour remplacer toutes les vitres cassées. Il faudra quelques jours, au moins, pour remettre en circulation le matériel qui a été touché. »
La SNCF, qui n'a pas encore chiffré le préjudice, a déposé une plainte contre X. La police a procédé à une série de prélèvements. D'éventuels témoins sont recherchés.
(Source=niceMatin)
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