Une conséquence des révolutions dans les pays arabes: l’exode massif vers l’eldorado européen. L’île italienne de Lampedusa connaît bien le problème: le nombre d’immigrés clandestins est désormais supérieur au nombre d’habitants.
Ce petit bout de terre rattaché à la province d’Agrigente (Sicile) est devenu célèbre car l’île sert d’escale à de nombreux immigrés maghrébins faisant route vers l’Europe. Plus proche de la Tunisie (117 kilomètres) que de l’Italie (205 kilomètres), l’île, peuplée d’environ 4.500 habitants, vit essentiellement de la pêche et du tourisme.
Le site La Sicilia Web rapporte que les derniers débarquements de réfugiés portent aujourd’hui à 5.500 la population d’immigrés à Lampedusa, soit davantage que la population locale. La situation devient critique, surtout que les renforts tardent à désemplir l’île de ces réfugiés. Des habitants ont même tenté d’empêcher les derniers bateaux des gardes-côtes ramenant des réfugiés sur l’île d’accoster dans le port de Lampedusa.
D’après Il Quotidiano Italiano:
«La rébellion des habitants explose sur l’île. Dans l’après-midi du 18 mars, des autochtones ont menacé de se jeter à la mer depuis le môle Favaloro, afin de rendre impossible les opérations de débarquement de la vedette CP290 de la Capitainerie du Port, avec à son bord 116 immigrants, parmi lesquels des enfants. C’est un geste extrême qui manifeste le caractère insoutenable de la situation de ce bout de terre, pris d’assaut depuis quelques semaines par des milliers de désespérés qui fuient l’Afrique du Nord.»
Laura Boldrini, porte-parole italienne du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), est citée par l’agence de presse italienne Ansa:
«Lampedusa doit être décongestionnée au plus vite: la situation devient insoutenable et exacerbe les tensions entre les migrants et la population. C’est la première fois que l’île doit faire face à une telle urgence»
Un navire militaire, le San Marco, devrait accoster à Lampedusa dans l’après-midi du 22 mars afin d’évacuer un millier de migrants. Une délégation du comité parlementaire statuant sur le contrôle des accords de Schengen est également attendue afin de faire le point sur la situation et d’envisager un plan de sortie de crise.
Alors que la plupart des immigrés qui affluent vers Lampedusa et la Sicile sont d’origine tunisienne, beaucoup s’inquiètent de la crise actuelle en Libye qui pourrait voir un exode massif des Libyens vers les côtes italiennes.
Robert Maroni, ministre de l’Intérieur, préconise un «blocage naval» pour prévenir de nouvelles vagues de réfugiés.
Le site de l’Asca reprend les propos de Silvio Berlusconi, président du Conseil, à propos de la situation en Libye :
«Notre mission se limite à la zone d’exclusion aérienne, à l’embargo, et à la protection des civils. Nos avions n’interviendront pas. Nous sommes en train de solliciter une aide humanitaire concernant la population et la prévention des flux migratoires.»
RFI propose un reportage sur ces Tunisiens qui embarquent sur des bateaux à destination du vieux continent. Leur périple commence au sud de la Tunisie à Zarzis, ville située à quelques encablures de la célèbre station balnéaire de Djerba, devenue une étape-clé dans la route de l’immigration vers le Nord.
(SOURCE=actu-afrique.en24heures.com)
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